Informal learning/fr
Contents
Apprentissage informel
version 1
Rédaction : Vyara Dimitrova and Paul A. Kirschner, Centre for Learning Sciences and Technologies, Open University of the Netherlands.
Contribution : .../...
Adaptation : Nicolas Balacheff, LIG, Grenoble, France
Définition
L’apprentissage informel désigne tout apprentissage conscient ou inconscient, intentionel ou non intentionnel qui s’engage sans curriculum ou résultat imposé. Contrairement à un apprentissage (Misko, 2008).
Jalons historiques
L’expression « informal learning » (apprentissage informel) apparait dans l’ouvrage de Knowels, Informal adult education, en 1950, mais ce n’est que dans les années 90, en s’appuyant sur un nombre important d’études exploratoires descriptives, que Marsick et Watkins parviennent à proposer une définition structurée de ce concept. Ils décrivent l’apprentissage informel comme :
« … une catégorie qui inclut l’apprentissage incident qui peut se produire dans une institution mais ne relève pas typiquement de situations scolaires ou très structurées, et pour laquelle le contrôle reste dans les mains de l’apprenant. L’apprentissage incident est défini comme un produit dérivé d’une autre activité telle que la réalisation d’une tâche, des interactions inter-personnelles, la perception de la culture organisationnelle, des approches essai-erreur, ou même un apprentissage formel » (Marsick et Watkins, 1990 p.12)
Les utilisateurs de l’expression « apprentissage informel » ne sont pas parvenus, jusqu’ici à un accord sur une définition commune. Ceci souligne les défis qui accompagnent les efforts pour une discrimination claire entre apprentissage formel, non-formel et informel d’une part, et différents types d’apprentissages au sein de l’apprentissage informel lui-même (e.g. apprentissage incident, socialisation, etc.). Le débat va jusqu’à la contestation de la validité de ce concept, lui reprochant d’être trop général et d’inclure tout type d’apprentissage qui n’est pas formel (Eraut 2000). Cette situation montre la nécessité de comprendre l’apprentissage informel comme une hyper-catégorie de l’apprentissage qui ferait la place à diverses modalités dépendant des situations d’apprentissage.
Termes et expression associés
Apprentissage formel, apprentissage non-formel, apprentissage autodidacte, apprentissage par l’expérience, acquis de l’expérience, apprentissage au travail, organisation apprenante
Traductions
.../...
Remarques disciplinaires
L’expression a été globalement acceptée dans le domaine du développement des ressources humaines (DRH) et la formation d’adulte. Selon Garrick (1998) l’apprentissage informel comme concept de DRH représente une théorie approximative de l’apprentissage au travail et suppose
… des effets de l’activité professionnelle sur l’apprentissage de la personne […] Il y a en effet des ressources riches en opportunité d’apprentissage dans les activités pratiques quotidiennes et ce qui est acquis de l’expérience est dynamique et peut prendre de multiples formes (ibid. p.1)
Il est vrai que l’apprentissage sur le lieu de travail est souvent considéré comme une forme d’apprentissage informel. Dans le domaine de l’enseignement, par exemple, l’apprentissage informel renvoie traditionnellement aux acquisitions professionnelles qui viennent des activités que les enseignants réalisent habituellement au travail (Lohman 2006). Les études sur la formation des enseignants, entre autres, démontrent sans aucun doute qu’une grande partie des apprentissages viennent d’activités quotidiennes ou d’actions qui leurs sont associées, suggérant que la plus grande part de l’apprentissage informel est non intentionnelle et implicite, comme un produit dérivé, dans la mesure où elle est incluse dans ces activités/actions (e.g. Kwakman 2003). Cette observation a encouragé certains chercheurs à fonder leur compréhension de ce concept comme celui d’un apprentissage qui émerge d’activité sans intention de provoquer un apprentissage, le généralisant à toutes les situations quotidiennes (van Merrienboer et al. 2009).
Principales références
[1] Eraut, M. (2000). Non-formal learning and tacit knowledge in professional work. British Journal of Educational Psychology, 70(1), 113-136.
[2] Garrick, J. (1998). Informal learning in the workplace: Unmasking human resources development. City: NY: Routledge.
[3] Kwakman, K. (2003). Factors affecting teachers’ participation in professional learning activities. Teaching and teacher education. 19(2), 149-170.
[4] Lohman, M. C. (2006). Factors influencing teachers’ engagement in informal learning activities. Journal of workplace learning, 18(3), 141-156.
[5] Marsick, V. J. & Watkins, K. E. (1990). Informal and incidental learning in the workplace. City: NY: Routledge.
[6] Misko, J. (2008). Combining formal, non-formal and informal learning for work-force skill development. Report. Australian Industry Group project and NCVER.
[7] Van Merriënboer, J. J. G., Kirschner, P. A., Paas, F., Sloep, P. B., & Caniëls, M. C. J. (2009). Towards an integrated approach for research on lifelong learning. Educational Technology Magazine, 49(3), 3-15.